"Déjà connue, entre autres, pour "Qui touche à mon corps je le tue", ou bien plus récemment "Kinderzimmer", Valentine Goby raconte ici l'histoire d'une famille française au milieu du 20e siècle, frappée par la tuberculose. Tirée d'un témoignage, cette histoire poignante comme sait les raconter l'auteure, décrit les conditions de vie parfois difficiles des petites gens pendant les Trente Glorieuses. Enfin, elle apporte un éclairage bienvenu sur l'histoire pas si lointaine et pourtant méconnue de cette maladie qui terrifia nos aînés.
J'ai pris plaisir à lire ce récit fort et bien écrit. Le personnage de Mathilde, adolescente fragile et solide à la fois, courageuse, m'a particulièrement plu." CB
Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, ce couple aimant est ruiné par les soins tandis que le placement des enfants fait voler la famille en éclats, l’entraînant dans la spirale de la dépossession. En ce début des Trente Glorieuses au nom parfois trompeur, la Sécurité sociale protège presque exclusivement les salariés, et la pénicilline ne fait pas de miracle pour ceux qui par insouciance, méconnaissance ou dénuement tardent à solliciter la médecine.
À l’âge où les reflets changeants du fleuve, la conquête des bois et l’insatiable désir d’être aimée par son père auraient pu être ses seules obsessions, Mathilde lutte sans relâche pour réunir cette famille en détresse, et préserver la dignité de ses parents, retirés dans ce sanatorium – modèle architectural des années 1930 –, ce grand paquebot blanc niché au milieu des arbres."