Trente août 1944. Dans un petit village haut-jurassien, à la frontière franco-suisse, une embuscade a été tendue par les maquisards pour piéger les soldats allemands en repli vers le nord-est. Les représailles sont sanglantes. Elle, douze ans, orpheline et fille d’ouvrier, lui, seize ans, paysan-contrebandier, assistent chacun de leur côté et sans se connaître, à cet événement. Ils racontent. Avec leurs mots, leur âme, leur chair. Pour tenter de les comprendre, l’auteure, qui est aussi narratrice et fille des deux personnages, mène une enquête, recueille scrupuleusement leurs témoignages qu’elle confronte aux documents historiques. Elle dénoue un à un les nœuds de leur enfance, et, retrace, comme si elle marchait dans leurs pas, la trajectoire ordinaire de leurs deux destinées. Des mots qui reviennent comme un leitmotiv, parfois graves, parfois cocasses et qu’elle retranscrit crûment, sans artifices. C’est aussi sous l’éclairage de sa propre enfance qu’elle essaie de les retrouver. Et l’on glisse sur le fil de la vie, entre passé et présent. La musique intervient comme un tiers, tissant des liens entre les hommes. L’amour qui unit ces deux personnages défiera le temps et agira comme un baume réparateur sur la mémoire qui s’en va.
guerre 39-45
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Pour un air d'accordéon, Eveline Soulier
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CHARLOTTE de David Foenkinos
Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C'est toute ma vie.»
PRIX RENAUDOT 2014
PRIX GONCOURT DES LYCEENS 2014"Si la sincérité de David Foenkinos n’est pas en doute, la réussite de son roman est une autre question. Habitué des comédies douces-amères à succès (La Délicatesse, Les Souvenirs), David Foenkinos s’astreint à une sobriété grandiloquente à force de démonstrativité. Elle ne parvient à lui faire éviter ni le kitsch (« Elle est belle, avec de longs cheveux noirs comme des promesses. » ; « Le bonheur devient une île dans le passé, inaccessible. ») ni les notations pour le moins maladroites (la conférence de Wannsee, en 1942, résumée comme « une petite réunion de travail dirigée par Reinhard Heydrich »)." Le Monde des livres"Charlotte est écrit comme en vers libres, chaque courte phrase étant suivie d’un retour à la ligne. Ce style donne l'impression d'un sujet grave maltraité, sinon mal traité..." J-P.D."On sent que l'écrivain est hantée par l'artiste: il retrace sa vie et en même temps, il se décrit partant sur ses traces. Roman émouvant au style très personnel." P.R.