« Écouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges dont sont fourrés les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager.
Magnifiquement adapté à l'écran par la cinéaste Naomi Kawase, le roman de Durian Sukegawa est une ode à la cuisine et à la vie. Poignant, poétique, sensuel : un régal.

"Entre-deux-guerres, de jeunes japonaises débarquent en masse à San Francisco, s'extirpant des soutes des paquebots. Choisies sur photo par les hommes exilés plus tôt pour du travail, envoyées là par leurs familles, elles sont encore des gamines qui partent avec l'espoir d'une vie meilleure et peut-être même de l'amour. Mais à l'arrivée, la déception est violente: Les maris ne sont pas du tout ceux dont elles rêvaient, et c'est une vie d'esclaves qui les attend. Le racisme des blancs, la difficulté à s'adapter à cette société si différente ne sont rien face à ce qu'elles vivront au lendemain de l'attaque de Pearl Harbor." CB