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L'art de la joie, de Goliarda Sapienza, chez Viviane Hamy 2005

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Modesta, tel est le nom de l'héroïne de ce roman. Née en 1900, elle va nous emmener dans son histoire rocambolesque, avec comme fond l'évolution de son pays de naissance: La Sicile. 

Mais son nom Modesta, ne reflète pas sa vie. Née de père inconnu et d'une mère qui ne parle pas et qui est à moitié folle. La présence de sa sœur malade mentale, aggrave le tableau dans ce milieu extrêmement démuni.

Encore enfant, Modesta nous entraîne dans son tourbillon de vie, fait de souffrances toutes les unes plus terribles que les autres: elle rencontre un homme qui se fait passer pour son père et la viole; elle brûle la maison où sa mère et sa sœur périssent.

Recueillie dans un couvent, la vie monastique ne lui est pas facile mais elle met à profit cette période pour s'instruire, ainsi pense-t-elle pouvoir s'émanciper.

On perçoit en cette jeune fille, devenue femme, une vraie violence animée par un désir de s'extirper de ces situations qui ne la rendent pas heureuse. Tout au long de ce roman de plus de 600 pages, Modesta poursuit sa quête : L'art de la joie !

A la mort de la sœur supérieure, qui la protégeait (à sa façon!), Modesta  sort du couvent, pour intégrer une riche famille. Elle continue à s'émanciper et à se cultiver. La lecture est son moteur. Elle aura un enfant (illégitime) de l'héritier de cette famille. Elle héritera et deviendra princesse...

Modesta ne se laisse pas pour autant glisser dans la facilité. Son désir farouche de vivre libre est ce qui l'anime au plus haut point. Elle multiplie les découvertes sexuelles femmes et hommes en toute liberté.  (Certaines scènes sont d'ailleurs assez crues).

Sur la deuxième partie du roman, le style littéraire se modifie avec de longues pages qui décrivent des instants de quelques secondes du quotidien ou inversement que quelques lignes consacrées à des événements forts (par ex:  la mort de l'homme qu'elle aime, la séparation d'avec sa compagne)

"J'ai aimé ce livre dense et poignant à la fois, ainsi que son côté féministe. J'ai été parfois déroutée et impressionnée par le portrait de cette femme habitée par cette pulsion et ce désir de vie anti conformiste qu’elle a choisit, en reniant du coup la tranquillité passive. 

Une héroïne peut être à l'image de la romancière Goliarda Sapienza  (comédienne et écrivain italienne) née dans une famille socialiste anarchiste sicilienne de père avocat (une figure importante du socialisme sicilien jusqu'à l'arrivée des fascistes) et d'une mère directrice du Grido del popolo (Le Cri du peuple,  journal de la section turinoise du Parti socialiste)." MFM

 

CRITIQUE Le Matricule des Anges

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