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La Servante Ecarlate, Margaret Atwood

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Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

« La servante écarlate, de Margaret Atwood, paru en 1985 au Canada sous le titre original « The handmaid’s tale » (traduit en France en 1987)

Ce roman de science-fiction dystopique se déroule dans un futur qui semble tout proche, dans ce qui fut les Etats-Unis, même si l’auteur ne donne pas d’indications précises.

A la suite d’une augmentation importante du niveau de pollution, les couples ne parviennent plus que rarement à avoir des enfants. Cette situation catastrophique fait le nid d’un discours totalitaire de la part d’une secte, les fils de Jacob, qui s’empare du pouvoir avec l’aide de l’armée, pour fonder la République de Gilead : Du jour au lendemain, les femmes n’ont plus le droit de travailler, leurs comptes bancaires sont bloqués. Une nouvelle société où la religion domine la politique voit le jour. Tous les opposants sont traqués ou envoyés dans des camps de travail où leur vie sera sacrifiée à des tâches hautement toxiques. Les individus jugés déviants sont éliminés (chirurgiens ayant pratiqué par le passé des avortements, homosexuels et lesbiennes, …)

Au moment du coup d’Etat, June, son compagnon Luke, et leur petite fille tentent de fuir vers le Canada, mais ils sont rattrapés par la milice. June, en tant que femme fertile, est aussitôt affectée à la reproduction et devient une « servante écarlate », du nom de la tenue rouge qui identifie cette caste très spéciale. Assignée à résidence dans la riche demeure d’un couple de dirigeants politique infécond, elle est chargée d’assurer la descendance de ces privilégiés. Dépossédée de son identité, elle est rebaptisée DeFred.

Le roman, glaçant, prend la forme de son journal intime, évoquant tantôt son quotidien terrifiant et ses questionnements, tantôt les souvenirs de sa vie d’avant.

L’adaptation de cette œuvre culte en série TV par Bruce Miller en 2017, avec Elisabeth Moss dans le rôle de June/DeFred, remet sous les projecteurs les thèmes abordés dès 1985, mais qui nous sont malheureusement si contemporains : la place de la femme dans la société, la dégradation effrayante de l’environnement, la manipulation des populations par le terrorisme, la montée inéluctable des intégrismes.

Je conseille de lire le livre avant de voir la série, qui bien qu’assez fidèle dans sa façon de restituer l’ambiance du livre, prend quelques libertés (sous la houlette de l’auteur, productrice et consultante sur le projet) avec la chronologie des événements ou certains personnages.

A lire, puis à voir, absolument. »

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