"L'action se déroule à New-York le jour du 11 septembre 2001. Livre qui traite des personnes qui ont survécu, des témoins, et des proches des survivants. J'ai trouvé cette lecture difficile, l'écrivain passant constamment d'un personnage à l'autre. Je n'ai pas aimé." SM
L'avis de Amesoul sur Babelio:
" Avec son dernier roman "L'Homme qui tombe", DeLillo et son écriture fragmentaire livre un ouvrage marquant, qui poursuit le lecteur de loin en loin une fois les pages refermées. Face aux débris de leurs vies, les personnages sillonnent les rues de Manhattan meurtries à tenter de recoller les morceaux, comme on peut, maladroitement souvent.
Lianne, épouse séparée de Keith depuis deux ans, le voit revenir tel un zombie sur le pas de sa porte, le visage incrusté de petits éclats de verre. Ils ne cherchent même pas à comprendre ce qui les réunit soudain à nouveau. Dans ces minutes et celles qui suivront dorénavant, doit-on encore chercher un sens à la vie ? Ils assumeront peu à peu leur tendance à l'incommunicabilité, pour en faire un atout, une protection. Keith continuera à avancer dans la vie, en la domptant grâce au poker entre hasard, chance et stratégie. Pourquoi lui s'en est sorti?
Dérives, tempêtes sous des crânes, (se laisser) tomber au plus profond de soi-même pour trouver une paix impossible. Bribes de pensées éparses jeter à la face du lecteur pour percer le mutisme des traumatisés, de ceux qui ont laissé une part d'eux-mêmes au pied des tours en miettes.
Lianne anime également des ateliers de mémorisation et d'écriture pour des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, tentant d'exorciser le souvenir d'un père n'ayant pu supporter cette déchéance. Pansements de la mémoire de ceux qui peu à peu la perdent.
Le cheminement d'êtres trimballant leurs doutes. Doute qui devient certitude inébranlable pour Hammad celui qui, de Hambourg en passant par l'Afghanistan et la Floride, dit se combattre lui-même et ira jusqu'à briser ses ailes contre ces vitres qui semblent dominer le monde. L'événement tragique et marquant de ce début de siècle n'est qu'une toile de fond, à aucun moment l'auteur ne cherche à en comprendre les raisons ou les causes, mais plutôt à replacer la vie à l'échelle d'êtres humains qui se battent avant tout avec eux-mêmes.
Dans les oeuvres de DeLillo, il y a souvent tout ce que j'aime avec l'ancrage historique et social, la fiction dans le réel, l'introspection des personnages, le soucis du détail, et bien sûr le style inimitable... Des pages parfois âpres qui demandent toute l'attention du lecteur, qui dérangent dans leurs constructions, qui s'impriment petit à petit dans l'esprit.
Un immense auteur, maître de la psyché, au summum de son art. le souffle puissant d'une prose entêtante qui vous happe. Une écriture expressionniste par petites touches, déroutante mais qui fait peu à peu apparaître ce qui fait le charme complexe des âmes humaines."