« D'un signe, mon collègue me fait comprendre qu'il est encore trop tôt, qu'il vaut mieux attendre encore si nous voulons avoir une chance. Les hyènes que nous sommes ne sont jamais pressées. Elles tournent des heures autour de leur proie en attendant qu'elle faiblisse et se couche. C'est pourquoi nous ne présentons notre demande que lorsque le client est allé au bout, tout au bout de son chemin. C'est quand il est bien tendre, comme dit mon collègue, qu'il faut bondir et le dépecer. Et nous bondissons. Mais aujourd'hui, je ne veux plus bondir. »
Littérature adulte - Page 3
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J'abandonne, Philippe Claudel
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Quelques uns des cent regrets, Philippe Claudel
Elle portait des cheveux un peu plus longs que par le passé. Sa blondeur s'était mêlée d'argent. Son visage gardait la beauté simple qui en était la marque. A peine les rides l'avaient-elles tissé d'un mince réseau de blessures. Le temps s'était déposé en elle, avec sa fatigue et son poids, comme une poussière. Étaient-ce les années vécues sans la voir qui me faisaient la croire plus jeune qu'elle n'était en vérité ? "
A la mort de sa mère, le narrateur revient sur les lieux de son enfance, dans une petite ville du Nord inondée par la crue d'une rivière. Durant les trois jours qu'il passera là surgissent les figures disparues, celle de la mère bien sûr, jadis aimée plus que tout, et celle plus inquiétante du père absent dont la légende dit qu'il est mort dans une guerre lointaine.
Roman poignant où, par petites touches, Philippe Claudel explore l'amour filial avec une extrême délicatesse et une surprenante réserve. -
Magasin Général, Loisel &Tripp
« Magasin général, de Loisel et Tripp, aux éditions Casterman (bande dessinée en 9 volumes parus de 2006 à 2014)
Ce roman graphique à lire d’une traite met en scène une communauté villageoise dans le Québec rural des années 20.
Au rythme des saisons très marquées (l’histoire se déroule sur 2 ans), on partage la vie d’une galerie de personnages sympathiques et truculents: Les incontournables, comme le Réjean le curé, l’institutrice, le maire, mais aussi Gaétan l’idiot du village, la triplette de bigotes Gladu, Ernest et Mathurin les frères Latulippe trappeurs et bucherons, Noël le vieil anarchiste … Mais surtout Marie, rendue veuve trop tôt et qui va choisir de reprendre seule l’unique magasin d’alimentation-droguerie-bazar du village, jusque-là tenu par feu son époux.
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La Servante Ecarlate, Margaret Atwood
Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté. -
Pour un air d'accordéon, Eveline Soulier
Trente août 1944. Dans un petit village haut-jurassien, à la frontière franco-suisse, une embuscade a été tendue par les maquisards pour piéger les soldats allemands en repli vers le nord-est. Les représailles sont sanglantes. Elle, douze ans, orpheline et fille d’ouvrier, lui, seize ans, paysan-contrebandier, assistent chacun de leur côté et sans se connaître, à cet événement. Ils racontent. Avec leurs mots, leur âme, leur chair. Pour tenter de les comprendre, l’auteure, qui est aussi narratrice et fille des deux personnages, mène une enquête, recueille scrupuleusement leurs témoignages qu’elle confronte aux documents historiques. Elle dénoue un à un les nœuds de leur enfance, et, retrace, comme si elle marchait dans leurs pas, la trajectoire ordinaire de leurs deux destinées. Des mots qui reviennent comme un leitmotiv, parfois graves, parfois cocasses et qu’elle retranscrit crûment, sans artifices. C’est aussi sous l’éclairage de sa propre enfance qu’elle essaie de les retrouver. Et l’on glisse sur le fil de la vie, entre passé et présent. La musique intervient comme un tiers, tissant des liens entre les hommes. L’amour qui unit ces deux personnages défiera le temps et agira comme un baume réparateur sur la mémoire qui s’en va.
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Le dernier repos de Sarah, Dugoni Robert
Tracy Crosswhite a passé vingt ans à mettre en doute les faits qui ont entouré la disparition de sa sœur Sarah et le procès criminel qui s’en est suivi. Elle ne croit pas qu’Edmund House – le violeur qui a purgé sa peine et a été condamné pour l’assassinat de Sarah – soit le véritable coupable. Pour que justice soit rendue, Tracy est devenue enquêtrice criminelle dans la police de Seattle, et a dévoué sa vie à la recherche des tueurs.
Lorsque les restes de Sarah sont finalement découverts dans la ville où elles ont passé leur enfance, dans les montagnes de la région des Cascades, dans l’État de Washington, Tracy est décidée à obtenir des réponses à ses questions. Dans sa poursuite du véritable criminel, elle met à jour des secrets enfouis depuis longtemps, qui vont modifier la relation qu’elle entretient avec son passé, et ouvrir la porte à un danger mortel. -
Seul le silence, R.J.Ellory
Joseph Vaughan, écrivain à succès, tient en joue un tueur en série, dans l’ombre duquel il vit depuis bientôt trente ans. Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps horriblement mutilé d’une fillette assassinée.
La première victime d’une longue série qui laissera longtemps la police impuissante. Des années plus tard, lorsque l’affaire semble enfin élucidée, Joseph décide de changer de vie et de s’installer à New York pour oublier les séquelles de cette histoire qui l’a touché de trop près.
Lorsqu’il comprend que le tueur est toujours à l’œuvre, il n’a d’autre solution pour échapper à ses démons, alors que les cadavres d’enfants se multiplient, que de reprendre une enquête qui le hante afin de démasquer le vrai coupable, dont l’identité ne sera révélée que dans les toutes dernières pages. -
4 3 2 1, Paul Auster
À en croire la légende familiale, le grand-père nommé Isaac Reznikoff quitta un jour à pied sa ville natale de Minsk avec cent roubles cousus dans la doublure de sa veste, passa Varsovie puis Berlin, atteignit Ham- bourg et s’embarqua sur l’Impératrice de Chine qui franchit l’Atlantique en essuyant plusieurs tempêtes, puis jeta l’ancre dans le port de New York au tout premier jour du XXe siècle. À Ellis Island, par une de ces bifurcations du destin chères à l’auteur, le nouvel arrivant fut rebaptisé Ferguson. Dès lors, en quatre variations biographiques qui se conjuguent, Paul Auster décline les parcours des quatre possibilités du petit-fils de l’immigrant. Quatre trajectoires pour un seul personnage, quatre répliques de Ferguson qui traversent d’un même mouvement l’histoire américaine des fifties et des sixties. Quatre contemporains de Paul Auster lui-même, dont le “maître de Brooklyn” arpente les existences avec l’irrésistible plaisir de raconter qui fait de lui l’un des plus fameux romanciers de notre temps. -
Taqawan, Eric Plamondon
Taqawan (saumon qui "remonte")Éric Plamondon a été pompiste à Donnacona, bibliothécaire à Thetford Mines, barman sur la Grande Allée et a enseigné le français à l'université de Toronto.
Il fait paraître son premier roman, "Hongrie-Hollywood Express", en 2011, amorçant ainsi la trilogie 1984. La notoriété lui vient avec "Mayonnaise" (2012), deuxième volet de cette trilogie. "Taqawan", paru en 2017, est sélectionné pour le prix des libraires 2018.
Il vit aujourd'hui à Bordeaux. -
Mon autopsie, Jean-Louis FOURNIER
Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision.
Il a publié en 2008 le roman "Où on va, papa ?" dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés. Le livre, qui a reçu le Prix Femina, a suscité un certain nombre de controverses, et a provoqué une réponse de la mère des deux garçons qui a créé un blog qui leur est dédié:
http://mamanmathieuetthomas.monsite-orange.fr/index.html. Il a écrit aussi "Poète et Paysan" en 2010 et "Veuf" en 2011. En 2013, il sort "La servante du Seigneur" dans laquelle il parle de sa fille. Celle-ci a exigé et obtenu un droit de réponse. A la fin du roman, elle signe 5 pages avec sa version des faits.
Jean-Louis Fournier a écrit et joué au Théâtre du Rond-Point deux pièces inspirées de ses écrits, "Tout enfant abandonné sera détruit", donnée en novembre 2011 et "Mon dernier cheveu noir", donnée en novembre 2012.